La fibromyalgie est un syndrome caractérisé par des douleurs corporelles diffuses, et ce, avec une apparence trompeuse de normalité. D’ailleurs, c’est ce caractère imperceptible de la FM qui la rend si insidieuse. À ces douleurs diffuses, s’ajoutent une fatigue persistante, des troubles du sommeil, des changements neurocognitifs, des perturbations de l’humeur et une multitude d’autres symptômes connexes dont l’impact sur l’activité professionnelle et sur les gestes de tous les jours n’est pas négligeable.
Selon les études, environ 2 % à 3,3 % de la population canadienne est atteinte de fibromyalgie, soit un peu moins de 280 000 personnes atteintes au Québec. La fibromyalgie peut affecter tous les groupes d’âge : femmes, hommes et enfants, quels que soient l’origine ethnique ou le statut socio-économique.
Les recherches indiquent qu’un traumatisme physique (coup de lapin, blessure, etc.) pouvait déclencher la FM chez certaines personnes. D’autres traumatismes connexes peuvent comporter une intervention chirurgicale, des efforts répétitifs, un accouchement, une infection virale et une exposition aux produits chimiques. Une prédisposition génétique peut aussi être à l’origine, si plus d’un membre de la famille est atteint. Certains cas se manifestent graduellement sans cause apparente.
Normalement, lorsqu’il y a un stimulus douloureux (p. ex. : blessure, inflammation, etc.), un message est envoyé au cerveau qui interprète la douleur et la gère. Cependant, chez les personnes atteintes de FM, il y a une anomalie concernant le système nerveux central responsable de gérer la douleur. Elles ont un taux plus élevé de certaines substances biochimiques qui augmentent la perception de la douleur dans le cerveau et un taux plus bas d’autres substances biochimiques qui freinent le signal de la douleur. Cela signifie que pour une même blessure, ces personnes ont plus de douleur que les personnes non atteintes et que cette douleur persiste.
La douleur constitue le principal symptôme des personnes aux prises avec la FM. Elle se manifeste souvent sous la forme de brûlures, sensations de coups de poignard, pulsations, fourmillements, contusions, douleurs dans les os, fatigue, etc., ou l’une et l’autre de ces sensations. Le déclenchement de la douleur est habituellement insidieux, elle est parfois intermittente et de plus en plus tenace. On soupçonne qu’un mécanisme de la douleur neuropathique peut être en cause du fait qu’on associe souvent à la douleur une sensation de brûlure. Le site et l’intensité de la douleur peuvent varier quotidiennement et subir l’influence de facteurs tels la température ou le stress. On observe parfois une aggravation des symptômes en présence de températures froides et humides. L’exercice peut occasionner de la douleur et de la fatigue, et la récupération est souvent lente et pénible.
D’autres symptômes peuvent également alourdir le fardeau de la maladie :
On dit souvent de la FM qu’elle est « invisible », notamment parce qu’on ne peut pas la dépister au moyen des tests médicaux habituels. Cependant, la recherche médicale a permis d’apporter des preuves démontrant, sans l’ombre d’un doute, qu’il s’agit d’une déficience neurophysiologique qui dérègle plusieurs systèmes du corps humain. Même s’il n’existe toujours pas de marqueur biologique pour déceler la FM, les médecins disposent de différents critères de diagnostic clinique. À cause de la multitude de symptômes et de la complexité de la FM, la plupart des personnes rencontrent plusieurs médecins et spécialistes avant d’avoir le bon diagnostic. Or, un facteur important dans le traitement de la FM est d’agir le plus rapidement possible dès l’apparition des symptômes.
Le traitement de la FM fait appel à différents types de thérapies : pharmacologiques, non pharmacologiques, exercices, gestion du stress, etc. Il faut bien évaluer l’efficacité d’un traitement versus ses effets secondaires et éviter la surmédicalisation. Le principal objectif du traitement est d’améliorer la qualité de vie en apaisant les symptômes les plus problématiques.
Certaines personnes atteintes de la FM constatent une amélioration avec le temps, alors que d’autres voient plutôt une détérioration des symptômes et une incapacité fonctionnelle. En général, les symptômes demeurent sensiblement les mêmes.